Billet du 1er mai 2013
Bonjour
ce blog a été mis en sommeil depuis le début de l'année à cause d'une période de travail très chargée, mais il n'est pas abandonné !! je profite d'un jour ferié moins chargé pour le réactiver.
Depuis quelques mois, l'actualité nous a fourni un certain nombre de nouvelles, dont je vais extraire comme Cyrano une "gazette". Pêle mêle et sans souci chronologique, voici quelques actualités qui m'ont "interpellé" ces derniers temps :
- après une offensive particulièrement précoce de la neige en octobre, le mois de mars a été exceptionnellement froid et neigeux en Europe, battant même parfois des records de froid de ... 1888 !
- l'explication serait à chercher dans la fonte record de la banquise de l'été 2012, qui serait responsable d'un affaiblissement du vortex polaire en hiver , laissant le froid des pôles se répandre sur nos contrées.
Bon là il faut qu'on m'explique un peu comment le réchauffement climatique pouvait à la fois avancer la floraison des arbres et maintenant refroidir le printemps. Parce que mes forsythias viennent tout juste d'éclore fin mars, manifestement cet air froid ne hâte pas la floraison ! alors bien sûr il peut y avoir des années exceptionnelles, mais si l'explication donnée est juste, le RC devrait provoquer une fonte systématiquement plus grande de la banquise et donc des hivers systématiquement plus froids ??? et la fameuse disparition de la neige qu'on nous promettait dans les années 2000 alors ???
Serait-il possible que le discours climatiques eût un peu confondu variabilité décennale et tendance sur le long terme ?
- un peu plus scientifiquement, des fuites du nouveau rapport en préparation du GIEC , l'AR5 qui doit sortir à la fin de l'année, font état d'une révision de la sensibilité aux aérosols qui devrait logiquement selon certains conduire à une révision à la baisse de la sensibilité climatique.
- par ailleurs la stagnation des températures globales observée depuis 15 ans commence à devenir inconfortable pour les modèles climatiques : même si elle reste dans la fourchette d'erreur, la tendance semble la conduire à bientôt l'en faire sortir, si elle se poursuit encore quelques années. Et ceci malgré que la croissance du charbon chinois plus forte que prévue ait plutot poussé la production de CO2 dans la fourchette haute !! voir par exemple l'article de l'Australian cité par Anthony Watts (traduction française ici) et le graphique suivant comparant les simulations de 44 modèles climatiques avec la réalité des observations par satellite (crédit Dr Roy Spencer)
Là encore, les climatologues ont réponse à tout : ce serait la faute à l'océan qui absorbe la chaleur excédentaire plus que prévu. Et si on compte la quantité de chaleur stockée dans l'océan, on peut dire que le réchauffement accélère !
http://www.futura-sciences.com/fr/news/t/climatologie-1/d/les-oceans-confirment-lacceleration-du-rechauffement-climatique_45513/
Alors là, j'en reste coi : d'une part depuis quand le "réchauffement" est-il mesuré par la chaleur stockée dans les océans et non par la température superficielle ? en quoi l'humanité est elle concernée par le fait que l'océan a plus de 700 mètres de profondeur se réchauffe de quelques millièmes de °C de plus ? pourquoi a-t-on défini la sensibilité climatique par rapport à la température de surface, pour nous dire ensuite que ce n'est pas important ? et ces fameux modèles qui sont censés inclure toute la physique connue, ils n'ont pas été capable de l'anticiper, cette hausse de la chaleur stockée ? bien évidemment que non - nous avons déjà alerté plusieurs fois dans ce blog qu'un gros modèle numérique dépend de tout un tas de paramétrages peu connus et que, sans une validation très soigneuse de ses prédictions sur des données fiables (ce qui est loin d'être le cas des modèles climatiques, quoi qu'on en dise), ses prédictions doivent être considérées avec beaucoup de prudence.
- côté économie, ça ne s'arrange pas trop. La croissance occidentale est en berne, et particulièrement en France où la déception profonde des électeurs "Hollandais" a fait plonger la cote de popularité de notre président dans des abysses encore jamais atteintes (sans qu'à mon avis il ait plus démérité que ses prédécesseurs d'ailleurs). Le concert des "Yaka" et des "Faukon" pour relancer la croissance illustre de manière pathétique le désarroi de la société toute entière devant un phénomène qu'elle refuse de considérer : la fin historique de la période de croissance entraînée par la stagnation, puis le déclin des énergies fossiles. Notons que ce déclin n'est pas encore arrivé à l'échelle mondiale, simplement, la croissance est trop faible pour que tout le monde puisse continuer à augmenter, et c'est l'occident, trop riche et plus assez compétitif face à la main d'oeuvre bon marché asiatique, qui en fait le premier les frais. Mais ce n'est qu'une question de temps avant que ce ne soit la production mondiale de fossiles qui décline, entraînant le reste du monde dans sa chute. La croissance asiatique n'est pas plus durable que l'occidentale qui l'a précédé, et se heurtera bien plus vite aux limites des ressources.
Face à ce cataclysme économique annoncé, les politiques ne connaissent que la méthode Coué : ils ne savent que promettre que ça va repartir, à l'aide de mesures énergiques dont eux seuls ont le secret.Suivant le bord politique, ces mesures sont diamétralement opposées, ça va de la rigueur budgétaire à la relance de la consommation en passant par le développement des énergies vertes, mais tout le monde a une solution ! sauf qu'évidemment, personne n'explique comment des mesures financières, budgétaires, ou la construction d'éolienne, va arriver à multiplier l'efficacité énergétique par un facteur tel qu'il puisse contrebalancer le déclin de la production ...
Les conséquences sont hélas prévisibles : bernés par des promesses continuellement non tenues, l'électorat ne pourra qu'être déçu et se jeter dans les bras de mouvement populistes qui n'offrent plus que des discours de protestations, sur le terme "tous pourris". De Beppe Grillo en Italie au deux "Fronts" ( National et de Gauche) en France, au delà des couleurs politiques, on sent bien que c'est ce discours qui s'installe partout , et l'Histoire nous a montré quels dangers il présentait. La démocratie risque de payer cher son manque de lucidité face à la gravité des problèmes qui s'annoncent ....
Tout cela, hélas, ne fait que confirmer ce que nous répétons sur ce blog : nous sommes en train de nous tromper sur les vrais problèmes qui nous attendent. Le discours social est obnubilé par un danger climatique de plus en plus evanescent, qui était au départ fondé sur des scénarios de croissance non seulement optimistes, mais souvent délirants. Le vrai problème est que cette croissance est juste en passe de s'évanouir, et que l'économie mondiale s'engage dans une crise longue sans précédent, qui signifiera à terme la fin de la période industrielle, une parenthèse dans l'histoire de l'humanité. Tous les clignotants s'allument, mais nous refusons de les voir ...