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18 décembre 2011 7 18 /12 /décembre /2011 09:20

Je fais un aparté sur le problème des réserves pour rapporter une petite péripétie qui illustre bien, sur un exemple en réalité anodin, l'état actuel des travaux et discussions climatiques sur la toile. C'est une "analyse de cas" qui me parait instructive.

 

Le point de départ est un article paru récemment écrit par Grant Foster et Stefan Rahmstorf (téléchargeable ici) . G Foster est au départ statisticien et s'est engagé à fond dans la défense des climatologues, en ouvrant un blog sous le nom de Tamino, blog appelé, assez ironiquement selon moi, "Open Mind" car il ne brille pas particulièrement par sa tolérance aux contradicteurs (il s'est lui même attribué le titre de "bulldog" du climatologue James Hansen, avant de le supprimer en réalisant le côté un peu ridicule de ce titre). Il est très affûté sur les questions statistiques, en revanche, il est beaucoup plus léger à mon avis sur les questions de physique et d'attribution - en concluant à peu près systématiquement que toute variation non explicable par des facteurs connus est donc entièrement attribuable à l'influence anthropique. S. Rahmstorf est climatologue et s'est fait en particulier connaître pour avoir réévalué assez nettement à la hausse les prédictions de la hausse du niveau des océans, prévoyant plutot un mètre que les 30 à 50 cm figurant dans le rapport du GIEC - je ferai sans doute un post futur sur ce problème. 

Le contexte du travail est, que depuis 10 ans, les températures ne semblent plus vraiment augmenter, sur les courbes "brutes".

 

http://www.cru.uea.ac.uk/cru/info/warming/gtc.gif

 

C'est l'origine d'un débat acharné entre climatosceptiques, qui prétendent que le RC "s'est arrêté", et les climatologues qui arguent (avec raison ) que l'intervalle de 10 ans n'est pas significatif et que les données actuelles ne sont pas incompatibles avec la poursuite du RC, une fois tenu compte des barres d'erreur. Par exemple Tamino avait montré dans son blog que la pente calculée sur les N dernières années était certes plus faible, mais n'était jamais incompatible avec la poursuite de la pente des 30 dernières années, une fois pris en compte les incertitudes. 

http://tamino.files.wordpress.com/2011/07/rates.jpg

Courbe traçant la pente des température entre l'année N et 2010, en fonction de N. La valeur "centrale" de la pente décroit, mais l'incertitude augmente, ce qui fait que la valeur "constante" de 0.15 °C /décennie est toujours dans les barres d'erreur. Notons cependant qu'aucune accélération n'est mesurable.

On peut très bien d'ailleurs comprendre cet argument : la pente moyenne étant de l'ordre de 0,15 °C/ décennie, la variation attendue sur 10 ans est - logiquement - de 0,15 °C environ. Or les fluctuations d'une année sur l'autre sont bien supérieures à cette valeur (on peut avoir 0,5 °C de différence entre une année El Niño et La Niña par exemple). Quand on moyenne sur N années, les statistiques élémentaires nous apprennent que les fluctuations sont divisées par racine(N). En moyennant sur 10 ans, on s'attend donc à des fluctuations "de l'ordre" de 0,15 °C, comparable à la dérive moyenne (le trend). Il est donc parfaitement logique que les moyennes sur 10 ans soient "à la limite" de la significativité. Et donc on peut pinailler longtemps sur la significativité de cette non-hausse, on sera toujours dans les barres d'erreurs. 

Qu'ont donc fait ces auteurs? ils ont publié une courbe de températures "ajustée" en corrigeant les données de facteurs connus pour influencer à court terme l'évolution des températures :

* l'oscillation océanique du Pacifique connue sous le nom de "El Niño/La Niña", connue pour provoquer des alternances de saisons humides ou sèches sur l'Amérique du Sud et l'Océanie (en balance) et influencer le climat mondial, les années "El Niño" étant globalement plus chaudes et "La Niña" plus froides (les années les plus chaudes connues, 1998, 2005, 2010  étant toutes des années "El Niño"").

http://www.esrl.noaa.gov/psd/enso/mei/ts.gif

L'indice composite "MEI" basé sur un certain nombre d'indicateurs climatiques (températures, pression, etc...) et traçant l'oscillation El Niño (en rouge) / La Niña (en bleu). 

* L'activité solaire, qui a aussi une certaine influence (les dernières années ont été "anormalement" calmes, le cycle solaire actuel ayant pris plusieurs années de retard sur son redémarrage, pour des raisons totalement inconnues bien sûr - un exemple de phénomène "inexpliqué" mais certainement pas dû à l'influence anthropique, n'en déplaise à Tamino, ça existe !)

http://www.spaceweather.com/swpod2007/27apr07/prediction_big.jpg

Graphique montrant l'intervalle de prédictions faites en 2007 sur le prochain cycle solaire (le 24) 

http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/1/12/Hathaway_Cycle_24_Prediction_%28Feb_2011%29.png

La courbe observée, et les prédictions réactualisées, en Février 2011.. nettement plus faibles ! 

 

* Les éruptions volcaniques majeures, qui ont eu lieu deux fois en 30 ans : El Chichón en 1982 et le Pinatubo en 1991. 

 

Les auteurs ont donc corrigé les influences des facteurs précédents pour extraire le comportement à long terme, et voici ce qu'ils obtiennent

http://sciences.blogs.liberation.fr/.a/6a00e5500b4a64883301675ea85282970b-pi

La courbe obtenue est bien plus régulière, parce qu'elle fait disparaître les composantes précédentes, et en particulier les pics importants de température dus à El Niño en 1998. L'interprétation qui en est faite est que donc ça "prouve" que le RC continue et ne s'est pas arrêté, et même que ça "prouve" que c'est dû à l'effet de serre.

J'ai posté quelques commentaires sur la prudence qu'il convenait, selon moi, d'avoir face à cette courbe. La remarque que je fais est essentiellement que la méthode mathématique suivie a une tendance naturelle à gommer toute les variations et à "lisser" la courbe résiduelle le plus possible : c'est simplement dû au fait que les différents facteurs sont pondérés par des coefficients dont la valeur est en elle-même calculée pour minimiser les écarts par rapport à la moyenne. Ainsi, on est quelque part assuré, en les corrigeant, d'avoir la courbe "la plus régulière" possible. Mais ceci PEUT (je dis bien PEUT - je ne dis pas que c'est forcément le cas) introduire un biais en "minimisant" une possible variation sous-jacente , en l'attibuant (de façon erronnée) à un des facteurs qu'on a soustrait, et donc en la faisant "disparaitre" du résultat. Autrement dit la méthode choisie peut conduire à masquer une variation sur la courbe résiduelle.

Ceci dit, je ne pense pas que le résultat monté soit déraisonnable. Personnellement, je n'ai jamais mis en doute que le CO2 devait contribuer au réchauffement, et le CO2 n'a jamais cessé d'augmenter. Mais le point important que je veux soulever est qu'il n'est nullement prouvé que la courbe résiduelle ne contient que l'influence du RC anthropique, contrairement à ce que les commentaires semblent prétendre. Et si il y avait d'autres influences que le CO2 anthropique qui agissaient sur le long terme (comme des oscillations océaniques de longue période), elles peuvent tout autant contribuer à la courbe finale. Ce n'est donc en rien une preuve "d'attribution". 

En fait cette courbe serait intéressante dans un but qui n'est pas développé par les auteurs : la comparaison avec les modèles numériques. On peut penser qu'en gommant les influences externes (volcans, soleil) et le oscillations mal reproduite (ENSO), la courbe obtenue serait un bon point de comparaison avec les modèles, mais cette comparaison n'est pas discutée. Un caractère intrigant , pour moi, est l'absence notable d'accélération de la pente : la courbe est "toute droite". Or ça ne me parait pas être une prédiction naturelle des modèles, qui donnent plutot des courbes incurvées , le forçage radiatif augmentant linéairement avec le temps. L'accélération est d'ailleurs nécessaire si on est censé dépasser 2°C à la fin du siècle, parce qu'avec à 0,15 °C par décennie, c'est finalement la valeur qu'on atteindrait entre 1970 et 2100. Il est un peu curieux de clamer que la trajectoire actuelle nous emmènerait bien au dessus de ce seuil, et de ne pas le voir sur les 40 premières années, une durée nullement "petite" par rapport aux 130 ans totaux (30% environ). L'absence d'accélération  visible de la plupart des changements climatiques est d'ailleurs un phénomène peu discuté et qui me semble important à comprendre. 

Venons-en maintenant aux aspects désagréables de l'histoire, la façon dont cette courbe a été présentée puis discutée sur un blog comme celui de Sylvestre Huet, journaliste à "Libé", 

Sciences2.  (par ailleurs très bien fait sur le plan de l'actualité scientifique, même si il essuie souvent des critiques pour son côté jugé partisan sur des sujets comme le climat et le nucléaire).

 

Il y a quelques mois, le blog de S. Huet n'était pas prémodéré, les commentaires étaient publiés librement. Si les commentaires étaient peu nombreux et relativement sages sur la plupart des sujets, les posts sur le climat, eux, étaient plutôt enflammés et dérivaient souvent en attaques personnelles. M. Huet intervenait peu dans les commentaires, mais il a, comme on dit vulgairement, "pété un câble", en publiant en particulier un commentaire mettant nommément en cause un des posteurs et l'accusant, sous son vrai nom, de poster des insultes à son égard sous un double pseudo. Or il se trouve que je connais un peu les deux pseudos en question, dont l'un que j'ai eu l'occasion de rencontrer personnellement (celui dont le nom apparaissait en clair), et que je suis quasiment certain que ce ne sont pas les mêmes personnes. La personne mise en cause nommément (alors qu'elle ne postait plus depuis un certain temps) m'a prié d'intervenir et j'ai écrit à M. Huet pour lui dire que selon moi, mettre en cause nommément, et à tort, quelqu'un sur son blog relevait de la diffamation. Après quelques échanges aigre-doux, M. Huet a retiré sa mise en cause personnelle, mais aussi décidé de prémodérer systématiquement tous les commentaires sur son blog.

Bon, il en a le droit, il est chez lui. Le problème que j'ai pu expérimenter est ce que cette prémodération s'exerce maintenant bien au delà de la censure des posts injurieux, hors sujets, et illégaux. En réalité M. Huet laisse  toujours passer des posts attaquant directement les posteurs, mais censure certains (dont les miens) qui cherchent simplement à discuter le fond du problème, comme celui-ci. Il a par exemple laissé un de mes commentaires, posté sous "Gilles", mais y a répondu publiquement en mettant en cause le fait que je poste comme scientifique sur un forum au lieu d'écrire des articles. Je trouve la réponse très bizarre, d'abord parce que je n'avais pas posté explicitement comme scientifique - M. Huet s'est permis de "dévoiler" cet aspect, même si il n'est pas secret, vu que je ne l'ai pas particulièrement caché, je ne vois pas en quoi ça m'interdit de poster sur des forums grand public. Ensuite en se permettant de décider où et comment je dois exprimer mes opinions, et finalement, en supprimant purement et simplement des posts de ma part dans lesquels j'expliquais ma position. Tout cela participe selon moi d'une ambiance fort désagréable où le débat de fond est obscurci, détourné, et finalement annihilé en le transformant en des attaques personnelles, des considérations extrascientifiques, et des attitudes relevant plus de la défense d'une idéologie que du débat scientifique (l'honnêté demande quand même de préciser que cet aspect est tout aussi présent chez les climatosceptiques !). 

Pour la petite histoire, je me suis fait aussi "virer" purement et simplement (interdit de poster sur les sujets climatiques) d'un autre forum pour avoir écrit ceci :

"Quand on en est à systématiser la censure et interdire de discuter des sujets sur des forums, au lieu de répondre , je n'appelle plus ça un débat scientifique sain. Pour moi la vraie discussion scientifique est un débat ouvert où tous les arguments peuvent être échangés (même les foireux qui logiquement devraient appeler des réponses montrant à quel point ils sont foireux), et ne devrait pas se produire sous la censure potentielle. Ca concerne bien évidemment tous les domaines de la science, y compris le mien."

Ce post a été jugé inacceptable, ce qui semble montrer que pour certains, la phrase correcte aurait sans doute dû être :

Quand on en est à systématiser la censure et interdire de discuter des sujets sur des forums, au lieu de répondre , j'appelle ça un débat scientifique sain...

Quoi qu'il en soit, elle a abouti... à mon exclusion.

Pour l'autre petite histoire, j'ai moi aussi supprimé quelques commentaires sur mon blog, soit que je trouvais inutilement insultants, soit dont le seul but était (encore une fois) de mettre en cause l'identité personnelle d'un des posteurs. Ca me permet donc de remettre les choses au point :

Apparemment contrairement à l'attitude jugée normale sur d'autres blogs, ce blog n'est PAS destiné au défoulement et à la mise en cause des posteurs, mais aux discussions scientifiques ouvertes et franches. Il n'y aura PAS de censure des commentaires portant sur le fond de problèmes, de quel côté qu'ils viennent. Il y aura, en revanche, suppression des posts mettant en cause nommément les personnes sans rien apporter au débat. Je ne sais pas si ce blog sera très supérieur aux autres par le niveau des posts et des commentaires - j'espère au moins qu'il tranchera au niveau des règles qui s'y appliquent. Et j'en profite pour remercier les lecteurs et les commentateurs pour le niveau général des discussions, très intéressant et correspondant parfaitement à l'esprit dans lequel je l'écris. 

 

 

 

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commentaires

C
<br /> @ Gilles 28<br /> <br /> <br /> Pour le pétrole, non ce n'est pas pareil, car les échelles temporelles et les principes physiques en jeu pour le pic pétrolier et le climat, n'ont vraiment rien à voir.<br /> Pour un pic par définition tu ne suis pas des moyennes, mais des records. Le réchauffement du climat, comme tu le dis souvent toi-même, ce n'est pas le suivi de l'évolution d'un record annuel, ni<br /> le suivi de quelques échantillons de Tm annuelles d'un seul échantillon de climat (le climat c'est 30 ans au minimum, c'est de l'instantané à l'échelle de la planète, lent à l'échelle<br /> humaine)<br /> De plus tu sais très bien que si on coupe définitivement toute production de pétrole, ça ne monte plus, le pic est passé, alors que pour la T, même si on arrête de brûler tous les fossiles, elle<br /> continuera à monter.<br /> Pour le pétrole, on cherche un pic ponctuel et on sait qu'après ce pic, on doit observer une baisse et que ce n'est pas le vrai pic si le record est à nouveau battu. Une moyenne sur 30 ans, n'a<br /> guère de sens pour ce pic, d'autant plus que la variabilité concernée n'a rien à voir avec celle de la T qui nécessite des moyennes d'au moins 30 ans pour parler d'un climat.<br /> Tu ne résumes pas l'évolution du climat d'un mois donné, par le record sur un jour dans ce mois donné et ni par la tendance apparente des 15 derniers jours de ce mois, comme tu le veux le faire<br /> avec ces 10 ou 13 dernières années pour un seul échantillon de climat qui comprend 30 ans.<br /> Avec ton raisonnement, en zoomant sur la variabilité journalière interne au mois, comme tu le fais en zoomant sur la variabilité annuelle avec les dernières T annuelles globales, qui est la<br /> variabilité interne à un échantillon de climat, c'est aussi absurde que d'utiliser les 15 derniers jours du mois d'août 2003, pour se prononcer sur l'évolution du climat du mois d'août. Là aussi<br /> tu nous dirais faussement, que le climat du mois d'août est stable, il se refroidit même, vu qu'effectivement tout le monde constatera que la tendance interne de ce mois sur ces 15 jours, est à<br /> la baisse, malgré la fournaise du mois d'août 2003. Puis tu nous dirais, c'est comme le pétrole !  Ne regardez surtout pas la moyenne du mois d'août 2003 ( donc celle sur 30 jours) et ne la<br /> comparez pas avec celles des autres mois d'août , faites l'autruche, car on peut faire dire n'importe quoi à une moyenne assez longue, comme celle pour le pétrole ! Si là les lecteurs qui ne<br /> connaissent pas tes interventions en dehors de ton blog, ne se rendent pas comptent du genre de manipulations intellectuelles, ce sera à désespérer !<br /> <br /> Le RC pour la T, ce n'est pas moi qui donne la déf, mais la science. Donc si tu la défendais, au moins tu la restituerais assez correctement . C'est l'évolution de périodes d'au moins 30 ans, et<br /> non l'évolution annuelle de T sur une durée insuffisante et non le suivi d'un pic de T annuelle de 1998 ou autre. Donc tant que tu n'auras pas fait accepter par la science une autre définition du<br /> climat à notre échelle et que tu ne verras pas stagner la moyenne sur 30 ans, comme ça été le cas après le réchauffement des années 40 pour une vraie stagnation de la T pour le climat, tu ne<br /> pourras pas nous dire que le climat n'a pratiquement pas bougé pendant 10 années (là comment veux-tu que l'état moyen stagne vu que chaque année des 10 dernières années, l'anomalie annuelle est<br /> supérieure à l'état moyen, supérieure au niveau du dernier échantillon de climat donné ?!)<br /> <br /> C'est bien le problème avec toi, sous ton apparente rigueur avec ton étiquette de scientifique, parfois tu deviens très incohérent en te contredisant constamment sur ces notions pourtant très<br /> simples pour ton niveau, simplement pour faire passer par n'importe quel moyen, les aspects non scientifiques.<br /> Ce n'est ça qui s'appelle défendre et respecter la sience du domaine !<br /> <br /> Pour le contenu en chaleur des océans, encore une fois tu nous en donnes un exemple, tu veux à nouveau que le lecteur se perde dans le bruit/la variabilité à court terme, qui sera toujours<br /> présente avec ou sans RC, où on observera toujours par moments des stagnations des baisses ponctuelles. Tu le sais, c'est la technique habituelle pour détourner l'attention du lecteur, du signal<br /> de fond qui lui est toujours à la hausse. Pour l'évolution du climat on ne raisonne pas à la petite semaine, il y a un minimum de recul à respecter  !<br /> Ce n'est pas parce-que les scientifiques cherchent des explications physiques au bruit interne qui affiche une stagnation bien réelle, que ça change la tendance de fond toujours à la hausse. Pour<br /> des prévis à court-terme, il faut bien se pencher sur le bruit à court terme et comprendre pourquoi à tel moment, ça monte plus ou moins vite, ça descend, ça stagne, par rapport à la tendance de<br /> fond qui elle, reste toujours à la hausse.<br /> <br /> Pour l'accélération, tu sais très bien que j'ai toujours dit qu'il n'y a pas d'accélération significative pour la T globale ( Par contre il y en a une pour la T de l'ensemble des terres, qui<br /> réagissent plus rapidement que les océans. La T dans les terres monte significativement plus rapidement de 75 à 2011, que pendant le réchauffement précédent vers les années 1910-1940)<br /> Comme tu as vu les courbes individuelles des modèles, tu sais aussi que l'accélération n'est pas sensée se produire particulièrement actuellement, malgré le fait qu'elle doit le faire FORCEMENT,<br /> si on veut atteindre 3° et plus.<br /> Tu sais aussi que même avec les pires scénarios, la différence de progression se joue surtout APRES 2050 et donc c'est bien APRES cette période que tu pourras utiliser cet argument de l'absence<br /> d'accélération, pour qu'il soit recevable.<br /> <br /> Mais bon c'est justement un de tes problèmes, malgré des faits scientifiques très clairement expliqués par tes collègues climatologues, tu persistes à vouloir faire croire aux lecteurs, que ça a<br /> un sens de se fixer sur l'absence d'accélération significative actuellement et sur des périodes trop courtes pour pouvoir parler de stagnation dans l'évolution du climat, alors que tout le monde<br /> qui sait lire un peu des chiffres et qui suit d'assez près ce domaine, sait que ce n'est pas vrai et que tu déformes ce que dit la science.<br /> <br /> Défendre la science, c'est au minimum rapporter assez exactement ce qu'elle dit, ce n'est pas déformer ce qu'elle rapporte pour faire passer ses idées politiques ou autres, aussi bonnes<br /> soit-elles. Tu utilises les mêmes méthodes que les extrémistes du RC, qui vont mettre sur le compte du RC la moindre catastrophe.<br /> Si tu n'es pas d'accord sur ce qu'ils veulent nous pondre d'après ce que la science nous dit, il faut lutter politiquement, vu que scientifiquement, je ne doute pas un instant que si tu avais<br /> trouvé un élément scientifique crédible irréfutable qui bousille la théorie admise, tu te serais fait un plaisir de le publier (Un prix Nobel, ça ne se refuse pas, hein ? :- ) ) et tu as bien dit<br /> ici, que c'est comme ça que la science fonctionne. Si tu ne proposes rien, vu que tu as des capacités pour produire de la vraie science, c'est que tu n'as rien, du vent !<br /> <br /> Gilles, ne confond pas être viré pour non respect chronique d'un règlement, avec la censure. Dans le cas du forum concerné où je participe, il suffisait de t'en tenir à la science admise.<br /> Si tu avais été réellement censuré et non viré, tu ne pourrais pas continuer à publier des erreurs dans ton blog et dans bien d'autres blogs où on peut continuer à faire croire tout et n'importe<br /> quoi et  laisser penser que chacun, quelque soit sa compétence, peut débattre scientifiquement de façon crédible sur le sujet.<br /> Depuis que tu as été "licencié", tu peux toujours écrire un bouquin à la mode Allégre, publier un papier de bien meilleure qualité vers les pairs ou demander à passer dans C dans l'air et<br /> autres...<br /> Donc tu es toujours totalement libre de dire et de publier ce que tu veux, mais pas oglibatoirement où tu veux (par ex imposer ta vision de la science du domaine à des éléves d'école primaire, à<br /> un jeune public qui apprend où en est l'état de la science du domaine et qui n'est pas apte à produire de la science. Tu aurais été tout autant viré d'un collège privé, si tu insistais pour ne<br /> pas respecter le programme prévu, en leur inculquant des notions fausses d'après la science admise, et non d'après ton avis.<br /> Il n'y a donc absolument aucune censure, sinon il faudra refaire un stage dan<br />
Répondre
C
<br /> <br /> Christian <br /> <br /> <br /> quelles échelles temporelles tu mets pour la dépletion pétrolière, et pour le ciimat ?<br /> <br /> <br /> mon point est que l'argument "ça continue à monter puisque les dix dernières années sont en moyennes plus hautes que les dix précédentes" est mathématiquement faux et incorrect. Ca ne veut pas<br /> dire que les températures ne continuent pas à augmenter : ça veut dire que tu ne peux pas le justifier avec cet argument. Je n'ai jamais prétendu nulle part démontrer que le climat avait cessé de<br /> se réchauffer.<br /> <br /> <br /> Plus généralement, mon point est que, contrairement à ce qui a l'air d'être pensé et écrit sur certains blogs, la statistique ne permet pas en elle-même de valider des théories physiques<br /> d'attribution.<br /> <br /> <br /> Quand tu dis "De plus tu sais très bien que si on coupe définitivement toute production de pétrole, ça ne<br /> monte plus, le pic est passé, alors que pour la T, même si on arrête de brûler tous les fossiles, elle continuera à monter.", tu te réfères à des prédictions de modèles physiques, PAS à<br /> des preuves statistiques. Donc tu supposes admis ce que tu cherches à prouver.<br /> <br /> <br /> La statistique est utile :<br /> <br /> <br /> * quand la théorie physique est bien établie par suffisemment de vérification et donc considérée comme fiable<br /> <br /> <br /> * quand il s'agit de tester des théories par la comparaison avec des données, en particulier pour déterminer les incertitudes (ce qui est fait au CERN par exemple), ce qui suppose d'avoir des<br /> prédictions claires et quantitatives à tester. <br /> <br /> <br /> Je ne vois rien de cela dans FR2011.<br /> <br /> <br /> Pour ce qui est d'avoir été censuré sur Infoclimat, on n'a manifestement pas la même définition. Je ne peux plus poster, sans avoir rien dit d'illégal ni de contraire à la charte, simplement<br /> parce que ça ne vous plaisait pas : je peux te retourner l'argument inverse : si ce que je dis est si idiot, pourquoi ne pas me laisser le dire librement sur Infoclimat afin de me démonter<br /> publiquement et prouver par la même à quel point ce que je dis est idiot ? <br /> <br /> <br /> J'ai dit que des forums qui n'admettaient les contributions que sous le contrôle et la censure n'étaient pas un lieu où on pouvait avoir une vraie discussion scientifique, et rien de ce que tu<br /> dis ne le contredit. C'est ton choix, le mien est de laisser cet espace ouvert aux discussions, tant que ça ne tombe pas dans l'insulte personnelle. Chacun son truc,n'est ce pas ? <br /> <br /> <br /> Ta comparaison avec le fait d'être viré d'un "collège privé" , a priori le plus souvent religieux, est par ailleurs assez savoureuse ... :) <br /> <br /> <br /> <br />
T
<br /> Bonnes fêtes Gilles  , de même qu'à tous les lecteurs de "energie climat"<br />
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S
<br /> Correction : en fait l'AOD utilisé par FR2011 ne concerne que la part stratosphérique des aérosols, et dérive de la basse utilisée par le GISS pour ses modèles. Ce qui laisse entière la question<br /> de la part des aérosols troposphériques dans le signal et son évolution. <br />
Répondre
S
<br /> Un autre point sur le papier de FR2011, c'est qu'il ne prend pas en compte totalement les aérosols. Tel que je le comprends, l'indice AOD utilisé donne surtout de bons résultats en ciel clair,<br /> c'est-à-dire qu'il mesure la variation directe de réflectance-émittance des ondes courtes due aux aérosols humains ou volcaniques. Mais il ne prend pas en compte les effets indirects des mêmes<br /> aérosols, qui changent la couveture nuageuse ou l'épaisseur optique des nuages (c'est coton à calculer, on s'en doute). <br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> D'après ce que j'ai lu dans la littérature, et que je trouve assez convaincant car fondé sur des mesures indépendantes mais convergentes, les aérosols humains ont baissé dans les années 1980 et<br /> 1990 avant de se stabiliser, puis de rmonter légèrement dans les années 2000. Cela à cause des lois antipollution pour la première phase, de l'usage plus important du charbon pour la seconde.<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Donc, si FR2011 avaient pris en compte l'effet indirect (largement ignoré par l'AOD), le signal attribué aux GES aurait été plus faible dans les années 1980 et 1990 (une part du réchauffement<br /> venait des baisses d'aérosols) mais plus fort ans la décennie 2000 (raison inverse). Cela plaide pour une éventuelle accélération du signal GES sur les T, indépendamment de la question des<br /> oscillations.<br />
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S
<br /> L'index AMO n'a en fait pas trop de sens pour le moment, son mode de calcul est la soustraction du signal SST global par le signal SST Nord-Atlantique (voir cette image que j'avais extraite sur SkS de Knudsen 2011). Sa description<br /> est donc une simple variation différentielle de température de surface de l'océan dans un bassin donné. Ce qui est important, c'est la description des causes physiques de cette variation<br /> différentielle, parce que là, on peut pondérer les GES et tout le non-GES, donc distinguer signal-bruit si on considère GES comme signal. <br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Par ailleurs, comme les oscillations redistribuent la chaleur (sans la créer), l'important n'est pas l'AMO (sa base physique), ou l'ENSO, ou le PDO... mais bien la prise en compte de<br /> l'ensemble des patterns connus et décrits par le GIEC, afin de voir s'il existe des variations multidécennales de phasage et déphsage sur tous les bassins, se traduisant<br /> éventuellement par un équilibre différent en surface et basse tropo (là où est mesuré le signal T d'intérêt.)<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Bref, les calculs plus ou moins poussés sur une oscilation isolée n'ont que peu d'intérêt à mon avis, plus encore si on prend comme base un index de ∆T aux causes inconnues et aux effets à<br /> l'intersection du signal et du bruit étudiés.<br />
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